Le parc de Ranomafana est une étape à ne pas manquer si vous envisagez un road-trip sur la RN7. Entre la jungle et ses lémuriens sauvages, ses cascades et son agréable village où se trouve la fameuse piscine thermale, cette destination a de quoi faire des heureux. Dans cet article, vous trouverez nos conseils et notre récit de voyage à Ranomafana.
Ranomafana sur la Map de Madagascar :

Nos conseils et infos pratiques :
Comment se rendre à Ranomafana ?
Si vous possédez un véhicule :
Depuis Tana, au nord, vous en avez pour environ 8h de route. Suivez la RN7 puis bifurquez sur la RN25 au croisement vers Manandroy.
Depuis Fianarantsoa, au sud, vous en avez pour 1h30 de route. Suivez la RN7 vers le nord et bifurquez sur la RN45 au croisement vers Alakamisy Ambohimaha
En Taxi-brousse :
Vous trouverez des véhicules qui partent de Fianarantsoa mais le temps de trajet est variable. Pour avoir fait l’expérience du Taxi-Brousse à Madagascar, les temps de trajet réels peuvent être bien plus long que ceux annoncés.
Que faire à Ranomafana ?
- Faire une balade dans le petit village pittoresque de Ranomafana
- Aller se baigner dans la piscine thermale
- Aller voir la grande cascade de Andriamamovoka
- Partir en randonnée dans la jungle du parc pour rencontrer sa faune et sa flore incroyables
- S’entraîner à la photographie animalière sur les lémuriens sauvages
Quel hôtel ?
Nous avons logé à l’Hôtel Manja, dans un petit bungalow en hauteur. Le bungalow était simple mais suffisant avec un grand lit, une moustiquaire, douche et toilettes privées, ainsi qu’une prise électrique pratique pour recharger les batteries. Pas de wifi dans le bungalow, comme dans beaucoup d’hôtels bon marché à Madagascar.
Nous avons payé 50 000 ariarys la nuit, soit environ 12 euros.
Combien de temps sur place ?
Tout dépend de la longueur de la randonnée que vous souhaitez faire dans le parc, car le village en lui-même se visite rapidement mais je pense que 2 à 3 jours sur place suffisent.
Tarifs du parc :
L’entrée du parc pour une journée est fixé à 55 000 ariarys par personne + 75 000 ariarys pour un guide (obligatoire) pour une visite de 3-4h ou 105 000 pour la journée complète.
Pour les circuits de 2 à 4 jours, comptez environ 120 000 ariarys par jour.
Notre récit de voyage :
Visite au village de Ranomafana
Après avoir quitté la ville d’Ambositra, ses collines et ses rizières qui nous ont tant charmé, nous bifurquons légèrement de la RN7 pour atteindre une destination bien différente : le parc de Ranomafana. Dès les premiers kilomètres, on se sent entrer dans une tout autre atmosphère, plus chaude et plus humide. C’est la magie de la forêt primaire ! L’émotion me gagne alors que je réalise que c’est la première fois que je pose les pieds dans une forêt où la nature suit encore son cours sans que l’Homme ne vienne interférer et prendre le dessus.
En chemin, notre guide Njato nous propose de nous arrêter devant une cascade. Nous découvrons avec surprise la chute de Andriamamovoka. Une impressionnante cascade qui fait partie des plus grandes de Madagascar, et où les habitants viennent parfois effectuer des rituels ancestraux.

Arrivés à Ranomafana, on a l’agréable surprise de constater que nous sommes (quasiment) les seuls voyageurs. Njato nous conduit à l’Hôtel Manja, un hôtel au très bon rapport qualité prix avec un cadre très sympathique. Notre petit bungalow est en hauteur et nous offre une jolie vue sur tout le village.
Les 4 heures de route du matin ainsi que la chaleur étouffante nous épuisent. Après s’être reposé quelques temps, nous décidons de visiter le village et de partir en quête de la fameuse piscine thermale, principale attraction ici. A peine sortis habillés en shorts et tongs, on se prend une averse qui nous fait réellement comprendre le sens de l’expression “il pleut des cordes”. On sent les regards amusés des habitants qui nous inspirent une certaine sympathie. Nous nous sentons bien plus à l’aise à marcher seuls qu’à Antsirabe. Difficile de savoir si cela vient effectivement de l’ambiance et des habitants, ou bien de nous-même qui avons pris plus d’aisance depuis notre premier jour sur l’Île Rouge.
La piscine d’eau thermale
Pour nous rendre à la piscine, nous traversons un long pont en bois suspendu qui passe au dessus de la rivière. On nous indique l’entrée de la piscine. Comme d’habitude, le prix pour les touristes est plus élevé : 5000 ariarys par personne contre 2000 ariarys pour les malgaches. Et cette fois, impossible de négocier.

La piscine est une piscine à ciel ouvert alimentée par l’eau des sources chaudes naturelles de Ranomafana. C’est d’ailleurs de là que vient le nom du village (Rano = eau / Mafana = chaud). De la vapeur d’eau s’échappe de la piscine tandis que l’averse n’en finit pas de déverser ses trombes d’eau. Une scène étrangement apaisante qui me reste encore en mémoire. Dans la piscine, nous faisons la connaissance de deux baigneurs courageux, les seuls à part nous. Ce sont des malgaches originaires de Tuléar qui prennent quelques vacances. Nous sympathisons très facilement avec eux, ce qui nous confirme la bienveillance des locaux.
Nous avons passé un très bon moment dans cette piscine d’eau chaude. Le contraste entre la chaleur de l’eau et la fraîcheur de la pluie qui nous tombait dessus rendait l’expérience particulièrement agréable. D’autant plus qu’on avait l’endroit presque pour nous seuls. Mais même en heure de pointe (s’il y en a une) nous pensons que c’est un endroit qui mérite une petite baignade !
Le parc de Ranomafana et ses lémuriens
Nous nous mettons en route de bon matin pour le parc national de Ranomafana. Le parc est une immense forêt humide de plus de 41000 hectares qui abrite de nombreuses espèces endémiques dont certaines très rares. Antonin réalise alors un rêve d’enfant : faire une randonnée dans la jungle. Nous rencontrons Diamondra (“diamant” en malgache), notre guide pour la matinée. Diamondra porte bien son nom. Il a été le meilleur guide de tout notre séjour ! Alors que nous le suivons à travers le parc, il repère le moindre insecte ou gecko camouflé tandis que nous peinons à les distinguer même lorsqu’il nous les pointe du doigt. Nous apprécions fortement tous les renseignements qu’il nous donne sur les végétaux du parc et leurs propriétés.

En marchant, on se fait mordre tous les deux par des petites sangsues. On se sent comme des aventuriers. Soudain, Diamondra nous interpelle. Nous voyons nos premiers lémuriens sauvages ! Et pas n’importe lesquels : ce sont des Hapalémur dorés, des lémuriens très rares en danger de disparition. À l’état sauvage, ils sont présents uniquement dans ce parc. Nous avons une chance incroyable de pouvoir les observer de si près, en train de prendre leur déjeuner composé de bambou. Hauts perchés dans les vastes feuillages des arbres de la jungle, ils ne sont pas faciles à photographier. Heureusement, ils ne sont pas très farouches et nous avons même pu les approcher jusqu’à 2 mètres de distance.

Après un long shooting photo, nous continuons notre randonnée jusqu’à un point de vue en hauteur. Il n’y a pas grand chose à voir mis à part les cimes des nombreux arbres de la forêt. Nous prenons un moment pour écouter les bruits de la jungle. Les insectes et les animaux font une véritable cacophonie.
Sur la route du retour, nous apercevons d’autres types de lémuriens : des Vari noirs et blancs. Ils sont tranquillement posés sur leur branche et nous regardent d’un air paresseux.

Notre visite se termine et nous quitterons la région de Ranomafana avec l’une de nos plus belles rencontres : un magnifique caméléon. Les circonstances de notre rencontre avec ce caméléon sont amusantes. Diamondra monte à l’arrière du véhicule de Njato, pour faire un peu de route avec nous jusqu’à Fianarantsoa. Alors qu’on roule à une vitesse moyenne, il demande à Njato de s’arrêter en plein milieu de la route.
Il descend et marche environ 20m en arrière pour nous montrer ce magnifique caméléon – pourtant bien camouflé – qu’il a remarqué en roulant. Ses sens exacerbés nous ont vraiment impressionné !

Notre court séjour à Ranomafana nous aura laissé d’incroyables souvenirs, avec l’une des expériences les plus marquantes de notre voyage : la rencontre avec les Hapalémurs dorés. Nous sommes restés dans le parc seulement une demi-journée, mais il a le potentiel d’offrir de belles randonnées de plusieurs jours si l’on aime prendre son temps. Il est possible d’observer d’autres lémuriens que nous n’avons malheureusement pas rencontré en si peu de temps sur place : les hapalémurs gris, les grands hapalémur, les lémurs fauves, les lépilémurs à petites dents, les lémurs à ventre roux, les propithèques de Milne-Edwards ainsi que d’autres lémuriens nocturnes comme les Aye-Aye ou les microcèbes.
Le sourire aux lèvres, nous reprenons la RN7 vers le sud. Prochaine étape ? La ville d’Ambalavao.
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