Antsirabé se trouve à quelques heures de route de Tananarive, le long de la RN7 direction le sud. C’est la troisième plus grande ville du pays et aussi la plus fraîche en températures. Réputée pour son eau thermale, ses anciens bâtiments colonialistes et ses lacs aux environs, elle fut notre premier point de rencontre avec le pays lors de notre road-trip sur la RN7. Dans cet article, vous trouverez nos conseils et notre récit de voyage à Antsirabé.
Antsirabé sur la Map de Madagascar :

Nos conseils et infos pratiques :
Comment se rendre à Antsirabé ?
Si vous possédez un véhicule :
Depuis Tana, au nord, vous en avez pour environ 3h de route. Suivez la RN7 vers le sud, tout simplement.Depuis Ambositra, au sud, vous en avez pour 2h de route. Suivez la RN7 vers le nord.
En Taxi-brousse :
Vous trouverez de nombreux taxi-brousse qui partent de Tana pour Antsirabé. Vous en trouverez aussi dans l’autre sens, depuis Ambositra ou Ambalavao. Les prix sont très abordables si vous discutez directement avec les chauffeurs. Sachez cependant que les temps de trajet sont très aléatoires en taxi-brousse.
Que faire à Antsirabé ?
- Découvrir l’artisanat local, avec les cornes de zébu ou des matériaux de récup
- Se balader en ville et découvrir l’ancienne gare ainsi que l’Hôtel des thermes
- Aller voir les lacs volcaniques de Tritriva et Andraikiba
- Prendre un bain avec les locaux au centre thermal d’Antsirabé
Combien de temps sur place ?
Nous vous conseillons de rester au minimum 2 jours pour visiter la ville et les lacs de Tritriva et Andraikiba qui sont très proches.
Notre récit de voyage :
Sur la route de Tana à Antsirabé, l’aventure peut commencer
Plusieurs mois d’attente et de préparation, 10h de vol, une escale de 5h en Ethiopie (de nuit qui plus est), et une bonne heure de contrôles et démarches administratives au sortir de l’avion.
Ça y est, j’y suis enfin. Sur l’Île Rouge. Une terre à laquelle j’ai tant rêvé depuis le départ d’Antonin, qui a quitté Paris hâtivement deux mois plus tôt pour effectuer son stage dans la ville de Tamatave, sur la côte est de Madagascar.
En sortant de l’aéroport, je l’aperçois enfin. Nos émouvantes retrouvailles sont écourtées par l’arrivée de Njato, notre guide pour la semaine à venir. Avec lui et sa femme, Leti, nous partons pour un road-trip le long de la RN7, la plus grande route du pays, qui relie Antananarivo (la capitale) à Tuléar, ville de la côte sud-ouest.
Nous n’avons pas souhaité visiter la capitale en raison du peu de temps dont nous disposions sur l’Île. Cela dit, nous sommes persuadés de revenir un jour et de lui accorder toute l’attention qu’elle mérite. Notre première destination est donc la ville d’Antsirabé, à 3h de route vers le sud. Mon avion ayant atterri dans l’après-midi, nous y serons tout pile à la tombée de la nuit, pour rejoindre notre hôtel.
Ces premières heures de route sont l’occasion pour moi de m’acclimater à ce brusque changement d’ambiance. Je suis passée du froid et de la grisaille parisienne habituelle du mois de février, à un climat bien plus chaud et humide. Les paysages de rizières et de collines de terre ocre défilent devant nos yeux, à notre plus grand émerveillement. La RN7, route sur laquelle nous circulons, est la plus grande et la mieux entretenue du pays. Pourtant, elle a l’apparence d’une simple route de campagne française. Et il n’y a pas que les voitures qui l’empruntent. Vélos, scooters, bovins, volailles, piétons, parfois des groupes d’enfants pieds-nus. Tous se partagent cette ligne de bitume qui relie les principales villes du sud du pays.
Arrivé à l’hôtel, nous nous posons pour faire un premier point avec Njato. Il nous montre le programme qu’il a préparé pour nous. Nous découvrons qu’il n’est pas vraiment conforme à ce que nous souhaitions faire. D’ordinaire, nous n’aimons pas vraiment passer par des agences de voyage, car nous sommes très attachés à notre liberté et notre indépendance en voyage. Cependant, c’est la première fois que nous voyageons dans un pays aussi lointain et différent de ce que nous connaissons. Nous avions décidé de passer par un chauffeur-guide malgache, recommandé par un collègue d’Antonin expatrié à Tamatave. Lorsqu’il nous présente ce programme, nos premiers doutes surgissent. La crainte d’un voyage trop dirigé atténue brusquement notre enthousiasme.
Finalement, nous prenons le temps de revoir le programme avec Njato. S’il est assez surpris par nos demandes de nature et d’aventure, il se révèle très à l’écoute et s’adapte à nos envies. Nous voilà rassurés !
Premiers pas à Antsirabé
Le lendemain matin, nous commençons la journée par la visite d’un atelier qui fabrique des objets artisanaux en corne de zébu. La corne de cet animal emblématique du pays est travaillée pour fabriquer toutes sortes d’objets : bijoux, couverts, peignes, jouets, objets décoratifs. L’un des artisans nous fait une démonstration. En quelques minutes, il découpe, façonne et polit la corne pour fabriquer une petite cuillère, qu’il nous offre en souvenir. Son savoir-faire nous épate !


Quelques rues plus loin, c’est un autre type d’artisanat que nous découvrons. Bienvenue au royaume du système D. Les malgaches excellent dans la fabrication de petits objets décoratifs fabriqués en matériaux de récup. Emballages de canettes, fils de pêche, vieux ressorts, tubes médicaux en plastique ou en caoutchouc, tout est ingénieusement assemblé pour créer des petits véhicules. L’artisan nous montre ses différentes créations miniatures : Tuktuk, pousse-pousse, scooters, vélos, voitures, avion. Il nous fait don d’une mini roue de vélo, “increvable !”, dit-il.


Lors d’une petite balade en ville, nous découvrons la place de la gare. Enfin, l’ancienne gare. Vestige de l’époque coloniale, elle n’est plus en activité aujourd’hui. D’ailleurs, à Madagascar, les quelques trains qui circulent sont uniquement dédiés au transport de marchandise (à l’exception de la ligne FCE, Fianarantsoa-Côte Est) et aucun n’est électrique.

Balade autour du lac
L’après-midi, nous avions prévu de nous rendre au fameux lac de Tritriva. C’est un lac volcanique tout près d’Antsirabé, dont les photos nous ont fait rêver. Malheureusement, nous apprenons que la piste qui y mène est impraticable à cause des récentes averses.
Voyager à Madagascar à la saison des pluies, c’est certes moins bondé de touristes, mais c’est aussi accepter certaines contraintes. On se rabat sur un autre lac, celui d’Andraikiba.
Ce grand Lac est celui qui alimente la ville d’Antsirabé en eau courante. Les malgaches viennent ici se détendre et profiter de l’eau. Certains s’adonnent à la pêche. D’autres viennent en grand nombre faire leur lessive dans l’eau du lac. D’autres encore se lavent.


Un peu plus tard dans l’après-midi, nous retournons en ville. Nous demandons à Njato de nous laisser un peu nous balader librement dans la ville. Le soleil est brûlant. Sur le sol, pas de bitume mais une terre de couleur orange et poussiéreuse. Les rues sont presques vides. On se croirait dans un western. Seuls “vazahas” (blancs / étrangers), toutes les personnes qu’on croise nous dévisagent. Pas tous d’un bon oeil. Cette sensation assez désagréable nous rend un peu paranoïaques. Plus loin, nous passons devant un endroit qui semble bien plus animé que tous les autres : on a l’impression que tout le quartier s’est réuni là. Nous découvrons qu’il s’agit du… centre pénitentiaire. Glauque.
En bref, cette balade nous a fait un drôle d’effet et nous ne sommes pas mécontents de retrouver Njato pour la suite.
L’Hôtel des Thermes
Un des lieux les plus emblématiques de la ville d’Antsirabé est sans doute l’Hôtel des Thermes. Des thermes ? Eh oui. Le nom “Antsirabé” vient du malgache “Any sira be” qui signifie “là où le sel foisonne”. Dans cette ville se trouve une eau riche en sel et en minéraux, ce qui en fait une destination prisée pour des cures thermales. D’ailleurs, son eau est souvent surnommée la “vichy malgache” en référence à la célèbre eau auvergnate.
L’Hôtel des Thermes est un somptueux bâtiment à l’architecture colonialiste qui ne laisse pas indifférent. C’est sans aucun doute l’hôtel le plus réputé d’Antsirabé, qui détient 4 étoiles. Ce qui est fou, c’est que les prix sont hyper abordables, même pour nous ! Une nuit à 40€ dans un hôtel 4 étoiles, vous imaginez ?

Bon, nous ne sommes pas venus y passer la nuit, mais nous pouvons tout de même visiter l’enceinte de l’Hôtel. Nous apprenons que l’hôtel possède une réputation historique. En 1954, il fut la demeure de Mohammed V, roi du maroc, lors de son exil à Madagascar. Un des employés nous fait visiter ses anciens appartements. Plus luxueux que les autres chambres, ils sont tout de même plus sobres que ce à quoi nous nous attendions en visitant des appartements royaux.
Le jardin de l’Hôtel est d’une tranquillité apaisante. L’ombre des arbres nous apporte un peu de fraîcheur. Bientôt, nous nous remettons en route. Notre prochaine destination : Ambositra, la “ville aux roses”.
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