La ville d’Ambositra a été la deuxième étape de notre road-trip à Madagascar sur la fameuse RN7. Nichée à 1350m d’altitude, sur les hauts plateaux du centre de l’Île Rouge, c’est une ville pleine de charme tournée vers l’artisanat et la riziculture. Capitale de l’artisanat malgache, on peut y découvrir les magnifiques créations en bois du peuple Zafimaniry. Cette ville a été un gros coup de cœur pour nous. Dans cet article, vous trouverez nos conseils et notre récit de voyage à Ambositra.
Ambositra sur la Map de Madagascar :

Nos conseils et infos pratiques :
Comment se rendre à Ambositra ?
La ville se trouve 95km au sud de Tananarive sur la RN7.
En voiture :
En arrivant par le Nord, comptez environ 5h30 de route depuis Tananarive, ou 2h depuis Antsirabé.
Par le sud, comptez 3h de route depuis Fianarantsoa ou 4h30 depuis Ambalavao.
En Taxi-Brousse :
Vous pouvez prendre un Taxi-Brousse depuis les grands villes les plus proches pour des sommes très faibles : Tananarive, Antsirabé, Fianarantsoa… Le temps de trajet est plus long qu’en voiture de location et il est difficile à estimer.
Que faire à Ambositra ?
- Se balader en ville et rencontrer les locaux
- Une balade dans les rizières
- Découvrir l’artisanat local et les techniques de sculpture et gravure sur bois
- Goûter au miel de litchi local
- Partir en randonnée dans les collines et les petits villages alentours
Quel hôtel ?
Nous avons logé à L’Hôtel “L’Artisan” en plein centre de la ville. Les bungalows étant tous occupés, nous avons eu une chambre double confortable et spacieuse. Le personnel est sympa et le restaurant très correct. Pour un prix de 60 000 ariarys la nuit (environ 15€) à deux, c’est un très bon rapport qualité prix et nous vous le recommandons.
Combien de temps sur place ?
Nous y sommes resté bien trop peu longtemps à notre goût… seulement une journée. Nous vous recommandons d’y rester minimum 2-3 jours mais si vous voyagez en mode slow travel, vous pouvez y rester facilement plusieurs semaines pour visiter la région et découvrir le peuple Zafimaniry incroyablement accueillant.
Notre récit de voyage :
Arrivée dans la ville aux roses.
Nous avons quitté la ville d’Antsirabe et le lac d’Andraikiba dans l’après-midi pour rejoindre en 2h la ville d’Ambositra. Perchée sur les collines des hauts plateaux, on la surnommait autrefois “la ville aux roses”. Elle est en effet réputée pour ses créations artisanales en bois de rose et en bois de palissandre. Njato, notre guide, nous donne plus d’infos sur le nom de la ville : elle se prononce “Ambouchtr’” et signifie en malgache “zébu gras strié”, un type de zébu très présent dans la région. Un surnom un peu moins glamour mais sympa tout de même !

Contrairement à Antsirabe, Ambositra a beaucoup de relief. On arrive en voiture dans le centre-ville plein d’animation. La qualité des habitations et de la route nous surprennent. Elles semblent de bien meilleure qualité qu’à Antsirabe. Nous arrivons rapidement à notre hôtel en centre ville pour déposer nos affaires.
C’est la fin de l’après-midi et nous décidons d’entamer une petite balade pour découvrir la ville. À peine sorti de l’enceinte de l’hôtel, un jeune homme nous interpelle et nous propose de nous emmener visiter la ville et ses rizières. Un peu méfiants au début (on est pas encore habitués!) son attitude amicale nous met en confiance et nous le suivons avec enthousiasme.
Une balade dans les rizières
Notre nouvel ami s’appelle David et il étudie le BTP à l’université d’Ambositra. Il semble fier de nous montrer sa ville et nous abreuve d’informations précieuses.
Nous nous engouffrons dans un petit passage terreux pour accéder aux rizières en aval des collines. Nous voyons pour la première fois du riz (avant d’être dans nos assiettes). Il est encore vert. Bientôt, il prendra une couleur jaune pour atteindre sa maturité et sera récolté. Nous croisons un homme immobile au milieu de sa parcelle de rizières. David nous explique qu’il guette l’arrivée des oiseaux pour les chasser. Un épouvantail humain…
Plus loin, nous rencontrons toutes sorte d’animaux de basse-cour : poules, coqs, oies, cochons. David se rappelle d’une comptine malgache qui explique le comportement du cochon (qui creuse des trous partout). Il nous la raconte joyeusement. Un jour, le cochon et le caméléon se sont lancé un défi : enterrer un trésor pendant que l’autre a le dos tourné, puis trouver le trésor de leur adversaire. Le caméléon, bien qu’ayant le dos tourné, utilise discrètement sa vision à 360 degrés pour voir l’emplacement du trésor du cochon et le trouve très facilement. Le cochon agacé de la facilité du caméléon, passe son temps à creuser des trous furieusement à la recherche du trésor. La petite histoire nous fait sourire !

Nous quittons les rizières pour remonter dans des coins un peu plus éloignés du centre-ville. Nous admirons la vue sur les rizières verdoyantes et les collines à la terre d’ocre. Ici, la plupart des maisons sont construites en briques. Certaines gardent leur couleur ocre, d’autres sont peintes pour afficher de vives couleurs qui magnifient le cadre déjà exceptionnel. David nous explique avec entrain le processus de fabrication des briques. On croise de nombreux fours à briques, eux-même construits en briques. Brique-ception !
On continue notre balade dans les rues de la ville. On se sent vraiment bien ici. Les gens sont tous très accueillants et tout le monde se dit “Salama” (Bonjour) en se croisant. Ils ont le sourire et le mot “Vazaha” (étranger) résonne partout à notre passage, comme un écho. La nuit tombe et nous ne sommes pas encore rentrés. Malgré ça, nous ne nous inquiétons pas plus car nous nous sentons en sécurité avec David. Nous décidons tout de même de ne pas trop tarder pour ne pas inquiéter Njato. En se disant au revoir, nous avons été agréablement surpris que David ne nous demande pas d’argent. Nous savons qu’il est courant que des habitants proposent à des voyageurs de servir de guide puis de demander à la fin une rémunération. Ici, l’échange que nous avons eu avec lui était naturel. Nous décidons tout de même de lui donner un petit billet qui l’aidera à financer ses études et nous lui disons au revoir.
L’artisanat Zafimaniry
Le lendemain matin, Njato nous emmène dans un atelier d’artisans qui travaillent le bois.
La sculpture et la gravure sur bois sont les spécialités de la ville et de l’artisanat Zafimaniry, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2008. Pour leur créations, ils utilisent plusieurs types de bois :
- Le bois de pin : le bois classique et pas particulièrement précieux.
- Le bois d’ébène : un bois précieux très foncé, presque noir. Sa forte densité et sa dureté font qu’il ne flotte pas sur l’eau.
- Le bois de palissandre : un bois précieux très beau qui est souvent utilisé pour la confection d’instruments de musique ou de meubles luxueux.
- Le bois de rose : le bois le plus précieux, d’une couleur rouge rosée.

Un homme nous fait une démonstration. Il utilise une scie à ruban manuelle (qu’il active à la main) pour découper précisément le bois et créer des formes plus ou moins complexes. Il encastre ensuite les différents éléments découpés dans le bois de base puis polit le tout pour le faire briller. Le résultat est impressionnant, tout comme sa rapidité ! En à peine cinq minutes, me voici avec un joli pendentif gravé d’un coeur.

Certaines oeuvres qui nous ont été présentées nécessitent un jour entier de travail. Quand on voit les prix affichés en boutique, on se rend mieux compte de la pauvreté malgache. Pourtant, nous avons vu plus de gens sourire ici en un jour qu’en plusieurs jours voire semaines à Paris. Un constat qui donne matière à réfléchir !
On peut dire qu’Ambositra aura été un véritable coup de coeur pour nous, si bien que nous regrettons d’avoir eu si peu de temps pour en profiter. Le peuple Zafimaniry est particulièrement accueillant et souriant. Nous avons pu échanger avec eux de manière spontanée et authentique en à peine une journée sur place, alors imaginez rester plusieurs semaines ! En partant, nous savons que cette ville et sa région n’en ont pas terminé avec nous. Lorsque nous reviendrons à Madagascar pour une durée bien plus longue, nous y retournerons sans aucun doute.
En attendant, nous reprenons la route vers le Sud. Direction ? Le parc de Ranomafana !
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