La ville d’Ambalavao se trouve à 57 km au sud de Fianarantsoa (autre destination prisée lors d’un road-trip sur la RN7, que nous n’avons pas pu visiter, faute de temps) en direction de Tuléar. Célèbre pour son incroyable marché au zébu, la ville n’est pas bien grande mais se révèle pleine de vie et de joie. Sans oublier l’artisanat malgache qui se dévoile encore un peu plus aux visiteurs curieux. Dans cet article, vous trouverez nos conseils et notre récit de voyage à Ambalavao.
Ambalavao sur la Map de Madagascar :

Nos conseils et infos pratiques :
Comment se rendre à Ambalavao ?
Si vous possédez un véhicule :
Depuis Fianarantsoa, au nord, vous en avez pour 1h30 de route environ. Suivez la RN7 vers le sud et vous tomberez dessus.
Depuis Ranohira, point d’entrée du parc de l’Isalo, au sud-ouest, c’est 3h de route qui vous attendent.
En Taxi-brousse :
Vous trouverez des véhicules qui partent de Fianarantsoa, Ranohira et même de Tuléar. Comme toujours avec les taxi-brousse, les temps de trajets sont variables et il vaut mieux ne pas être trop pressé. Les prix sont très abordables si vous discutez directement avec le chauffeur.
Que faire à Ambalavao ?
- Assister au grand marché aux zébus sur la colline pour voir les Bara marchander
- Se balader dans les rues et sur la place du marché populaire
- Admirer les vignobles et goûter au vin malgache
- Visiter la fabrique de papier artisanal “Antaimoro”
- Visiter l’élevage de vers à soie et l’atelier de tissage
Quel hôtel ?
Nous avons séjourné au Tsienimparihy Lodge Hotel, dont le gérant est un ami de Njato. De mémoire, nous avons du payer 100 000 ariarys la nuit. Ce n’est pas donné pour Madagascar, mais l’hôtel vaut son prix. L’endroit est charmant, avec de jolis petits bungalows. Le service est impeccable et le petit déjeuner qu’on nous a servi était le meilleur de notre voyage à Madagascar.
Combien de temps sur place ?
Si vous voyagez sur une courte durée, une journée peut suffire, mais on vous conseille quand même 2-3 jours sur place si vous avez un peu plus de temps.
Notre récit de voyage :
Ambalavao, le royaume du zébu
Sur la route de Ranomafana vers Ambalavao, on croise plusieurs troupeaux de zébus. Ils se déplacent sur la route bitumée, guidés par leurs bergers qui parcourent des centaines de kilomètres à pieds (nus !) entre les marchés aux zébus des différentes villes malgaches. Le fait que nous les croisions ici n’est pas un hasard. En effet, Ambalavao est connue pour être le royaume du zébu.
Le zébu est un drôle d’animal qui nous était totalement inconnu avant notre voyage à Madagascar. Il est très proche du boeuf que nous connaissons, avec une particularité : sa bosse graisseuse. Elle constitue une réserve calorique qui permet à l’animal de supporter plus facilement les périodes de disette. Ses cornes sont imposantes et utilisées pour la confection d’objets artisanaux, comme lors de la démonstration qu’on nous a faite à Antsirabé. La viande de zébu est consommée partout sur l’Île. J’ai trouvé qu’elle avait plus de goût et était un peu plus tendre que la viande de boeuf.

Pour les malgaches, les zébus sont symboles de richesse et de puissance. Un zébu peut se vendre jusqu’à 500 000 ariarys, ce qui représente environ 130€. Quand on sait que le salaire moyen à Madagasacar est de 40€ par mois, ça fait une belle somme d’argent !
C’est également un animal spirituel qui fait l’objet de cérémonies et de sacrifices lors des différents événements de la vie des malgaches (naissances, mariages, funérailles…) et plus particulièrement chez la tribu des Bara, une tribu semi-nomade éleveurs de zébus.
Le marché aux zébus d’Ambalavao est le deuxième plus grand de tout le pays, et l’une des principales attractions de la ville. Il se tient sur une petite colline en marge de la ville. Il serait apparemment le mercredi matin, mais il n’a malheureusement pas eu lieu quand nous y sommes allé. Pour éviter de le manquer, prévoyez plusieurs jours sur place ou bien renseignez-vous auprès d’un guide local avant de vous y rendre.
Balade dans le marché populaire
On n’a pas pu visiter le marché aux zébus, qu’à cela ne tienne, on décide de visiter un autre marché : le marché populaire. On quitte provisoirement Njato et Leti pour s’aventurer par nous-mêmes sur la grande place. Et là, le dépaysement est total !

Le sol boueux est d’une couleur ocre-rouge magnifique. Les étals sont fabriqués rudimentairement avec des branches de bois attachées entre elles par des ficelles ou des clous. L’air est empli de différentes odeurs étrangères à nos nez européens. C’est une sensation étrange qui n’est pas désagréable, pour peu que l’on évite les stands de viande.

C’est la fin du marché mais l’endroit est toujours très animé. Seuls vazahas, nous ne passons pas inaperçus ! Très vite, un drôle d’individu vient à notre rencontre. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il a un look très original (photo ci-dessous) et il en est fier, puisqu’il nous demande de le prendre en photo. Il nous emmène ensuite faire le tour du marché, à vitesse grand V, en nous présentant tous les commerçants comme des membres de sa famille. On comprend bien vite par leurs regards amusés ou agacés qu’il dit n’importe quoi et n’est sans doute pas très sobre.

Il finit par prendre congé, à notre demande. Nous préférons prendre notre temps. Sur les stands les plus éloignés du centre, vides au moment de notre visite, des enfants jouent en se balançant de branches en branches. Ils viennent nous voir en prennent la pose pour nous. Je n’oublierai jamais leur joie de vivre et leurs fous rires en voyant les photos d’eux sur notre reflex. Les enfants malgaches sont vraiment adorables !


L’artisanat à Ambalavao
Le lendemain matin, c’est visite à thème : l’artisanat local ! On commence par une visite d’un atelier de tissage de soie. On nous montre tout le processus, des cocons aux écharpes. Le cocons de vers à soi sauvages (les plus foncés) sont ramassés dans la nature aux alentours, tandis que les cocons les plus blancs sont des cocons d’élevage. La différence se remarque sur les produits finis.


Ramassage, élevage, trempage, rinçage, séchage, tri, tissage à la main, teinture naturelle aux épices ou aux plantes… c’est un travail très long et fastidieux. Nous éprouvons un grand respect pour ces femmes qui perpétuent cette tradition ancestrale.

Le deuxième atelier que nous visitons est une fabrique de papier artisanal traditionnel “Antaimoro”. Cette fois-ci, nous ne sommes pas les seuls à assister à la démonstration.
Le papier est réalisé à partir de l’écorce de l’arbre Havoha, séchée puis bouillie pendant plusieurs heures. Le mélange forme une pâte que les artisans aplatissent à grands coups de maillets. Le papier est ensuite étalé sur du tissus puis mis à reposer. Vient ensuite l’étape la plus créative : la décoration du papier avec des fleurs fraîches et colorées. C’est très joli ! Séduits par ce papier délicat, nous achetons quelques cartes postales (sans doute les plus originales qu’on ait vu à ce jour) et une petite boîte à vanille.

Après ces visites, il est temps de dire au revoir à cette sympathique ville, que nous aurions aimé découvrir d’avantage. Mais notre prochaine destination nous attend : le parc Anja, parc villageois qui nous réserve de magnifiques surprises !
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